LE JOURNAL DES MILITANTS CALADOIS

Sois jeune et vote pour moi

Ce samedi matin, au lieu de s’occuper des vrais problèmes de Villefranche, Thomas Ravier avait un rendez-vous urgent avec sa conscience électorale : convier 376 jeunes de 18 ans pour leur remettre leur permis de voter pour lui. Un petit cérémonial bien ficelé, bien mis en scène, bien creux. Une opération de propagande à peine maquillée sous les atours d’une cérémonie républicaine.

Résultat ? Une vingtaine de jeunes présents. Vingt. Sur 376. Même pas 10 %. Si c’est devenue un score honorable pour les LR, cela reste une déconvenue. C’est dire si votre “cérémonie de citoyenneté” les passionne, monsieur le maire. Quand on traite les jeunes comme un décor pendant six ans, il ne faut pas s’étonner qu’ils ne répondent pas à l’invitation même si on sort les nappes blanches et les discours en plastique.

La jeunesse, c’est bon pour les photos. Mais pour les décisions ?

Ravier veut surement donner envie aux jeunes de s’impliquer dans la vie démocratique. C’est très bien. Mais où sont les votations locales ? Où sont les consultations ? Où sont les espaces pour qu’ils prennent la parole sans devoir passer par une mise en scène électorale ?

Et surtout : où sont les jeunes sur vos listes ?

Petit rappel pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi la saison précédente : en 2020, l’âge moyen des candidat·es de Thomas Ravier était de 53 ans. Cinquante-trois. Autant dire que les trentenaires faisaient figure de stagiaires. Les jeunes, eux, n’étaient même pas sur la photo. On vous met quand même la fameuse affiche électorale, pour la mémoire collective : un chef de bande entouré d’une armée de notables. La jeunesse ? Elle est restée sur le parvis.

On ne construit pas une démocratie vivante en la confiant à une gérontocratie de droite qui fait mine de découvrir l’existence des 18-25 ans quand il faut remplir les urnes.

Démocratie directe ? Pas sur la page Facebook de la Ville.

Mais ce petit théâtre aurait presque été drôle s’il n’était pas soutenu par une gestion autoritaire des réseaux municipaux.

Aujourd’hui, la page Facebook de Villefranche, c’est une vitrine de propagande : bien propre, bien lisse, bien verrouillée. On peut regarder, liker si on est poli, mais surtout pas répondre. Parce que dès qu’un commentaire dépasse le degré zéro de l’ironie, il disparaît. Et quand on insiste, on se fait bloquer comme un troll. Voilà la conception du débat démocratique selon l’équipe municipale : sois jeune, vote pour moi, mais par pitié ferme-la.

Bienvenue à Villefranche-sur-Ravier : ici, c’est majorité absolue, discussion relative. La mairie cause, vous vous taisez. Et si vous sortez du script, la majorité vous coupe le micro.

Et pendant qu’on censure les habitant·es, on distribue des cartes électorales en souriant. On appelle ça comment déjà ? Ah oui : se foutre de la gueule du monde.

Jeunes de Villefranche, ne vous laissez pas avoir.

On ne vous demande pas de confier votre voix à un homme qui vous oubliera aussitôt élu. On ne vous demande pas d’applaudir un système qui vous ignore. On vous propose de prendre votre place. Vraiment. Pas dans un discours. Pas dans une photo. Dans les décisions. Dans les rues. Dans les luttes.

Le 27 mai, à 18h30, à la maison des familles de Béligny, on organise une agora populaire. Un vrai espace de parole. Un vrai moment de construction politique. Pas une cérémonie, pas une messe civique, pas un happening de pré-campagne.

Parce que la ville n’appartient pas aux élus. Elle appartient à celles et ceux qui y vivent.

La démocratie, ce n’est pas un carton qu’on distribue à 18 ans. C’est un feu qu’on entretient ensemble. Et croyez-nous : ici, on n’a pas prévu de le laisser s’éteindre.

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