LE JOURNAL DES MILITANTS CALADOIS

Gestion municipale : excédent de souffrance et dette sociale

Thomas Ravier l’a encore fait : un post Facebook, fier comme un cadre sup le jour du bilan comptable.
Il nous parle de “gestion financière saine et performante”, d’excédent, de dette maîtrisée, d’investissements stratégiques… Ça sent bon le langage PowerPoint, les tableaux Excel bien coloriés, et le parfum moisi du managérialisme d’HEC. Et le tout, nous dit-il, « loin des grandes théories », comme un petit tacle à ceux qui, eux, ont encore une idée du mot “politique ».

Mais désolé monsieur le maire, la ville, ce n’est pas une entreprise. Et vous n’êtes pas son PDG.

L’excédent ? Ce n’est pas un miracle, c’est un signal d’alarme

Un excédent budgétaire, dans une commune, ce n’est pas une réussite. C’est un manque.
Un manque de personnel. Un manque de services. Un manque d’écoute.

Quand vous affichez fièrement des euros “mis de côté”, on voit surtout des postes qui n’ont pas été remplacés, des projets sociaux abandonnés, des quartiers laissés de côté. C’est simple : votre excédent est directement proportionnel à la souffrance qu’il a fallu produire pour l’obtenir.

Derrière la rigueur, l’épuisement

Prenons un exemple tout bête : un poste au guichet famille, autrefois occupé par un agent de catégorie B. Vacant ? Remplacé par un agent de catégorie C. Moins payé, moins formé, plus précaire. Vous appelez ça “gestion rigoureuse”. Nous, on appelle ça du déclassement.

Et ce n’est pas un cas isolé. C’est un choix structurel. Vous comptez “euro par euro, service par service” ? Très bien. Comptez aussi les arrêts maladie, les usagers déçus, les agents qui craquent. Parce qu’on ne gère pas une ville comme une chaîne de production. Les services publics, ça ne s’optimise pas. Ça se défend.

Risques psychosociaux : les agents paient la note

Les chiffres sont là, et ils piquent plus qu’un redressement fiscal.
👉 Selon une études la caisse des dépôts, en france plus de 45 % des agents territoriaux se disent en surcharge de travail.
👉 Un sur deux a déjà ressenti un épuisement moral ou physique au moins une fois par semaine.
👉 Et les plans de prévention ? Trop souvent oubliés au fond d’un tiroir.

À Villefranche, veut-on serrer les boulons jusqu’à faire péter les nerfs ?

Mais c’est sûr, sur le papier, ça fait de jolies colonnes “résultat net” à afficher sur Facebook.

Services publics en miettes, communication en pleine forme

Pendant que vous alignez les chiffres, les éducateurs de rue disparaissent des quartiers, les poubelles s’entassent devant la maison des familles, et l’étude promise pour Béligny est une arlésienne.
Mais la halte fluviale du Bordelan, elle, a bien été réalisée. Pourtant, personne n’en voulait. Mais bon : c’est plus instagrammable qu’un centre social.

Alors non, votre gestion n’est pas “saine”.
Elle est sèche. Comptable. Déshumanisée.
Elle crée une dette cachée : celle envers les agents municipaux, qu’on pousse à bout. Et celle envers les Caladois·es, à qui on offre de moins en moins tout en s’auto-congratulant toujours plus.

La prochaine fois que vous parlez d’excédent, pensez à ce qu’il vous a coûté. Pas à vous. À nous.

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