LE JOURNAL DES MILITANTS CALADOIS

✊ Communiqué de l’Union Locale Solidaires Villefranche Beaujolais

Contre les violences de l’extrême droite – Pour la justice et l’égalité

Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, est assassiné par des militants d’extrême droite issus du défilé du Front National, jeté dans la Seine depuis le pont du Carrousel.

Le 21 février de la même année, Ibrahim Ali, 17 ans, est tué par des colleurs d’affiches du Front National au carrefour des Quatre-Chemins à Marseille.

Tous deux sont victimes de crimes racistes, symptômes d’une haine entretenue par des discours de stigmatisation et d’exclusion. Ces drames ont marqué une génération et demeurent un rappel cinglant des dangers de l’idéologie xénophobe.

Trente ans plus tard, alors que nous commémorons leur assassinat, force est de constater que les idées qui les ont rendues possibles n’ont pas disparu.

Pire encore : elles se sont banalisées, infiltrant jusqu’aux sphères du pouvoir, donnant lieu à une convergence alarmante entre les discours de l’extrême droite et certaines politiques publiques, en France comme ailleurs.

L’arrivée au pouvoir de figures comme Donald Trump et la complaisance de responsables politiques envers des symboles de haine ont largement contribué à la désinhibition du discours raciste. Cette tendance se traduit par une remise en cause des droits fondamentaux, par la prolifération d’un racisme structurel qui essentialise et hiérarchise les populations.

Aujourd’hui encore, l’extrême droite ne se contente plus d’occuper les sphères politiques : elle bénéficie d’un relais médiatique puissant, notamment à travers les grands groupes détenus par Vincent Bolloré. Ces médias jouent un rôle central dans la légitimation et la banalisation des thèses racistes et xénophobes.

La violence d’extrême droite n’appartient pas au passé. Elle frappe encore.

Le 25 avril dernier, à La Grand-Combe, Aboubakar Cissé, un jeune homme de 22 ans, a été assassiné dans une mosquée lors d’un attentat islamophobe.

Il est tombé sous les coups de la haine, lui aussi.

Son nom s’ajoute tragiquement à la longue liste de celles et ceux que l’extrême droite veut faire taire, effacer, éliminer.

Et cette haine ne tue pas qu’avec des armes.

Les discours qui banalisent l’islamophobie — dans les médias, dans la bouche de responsables politiques, dans les discussions ordinaires — se traduisent en réalités brutales : des difficultés accrues à trouver un logement, des discriminations à l’embauche, des refus d’accès à certains postes, des contrôles de police incessants, du harcèlement scolaire, des exclusions silencieuses.

Ce sont des vies entières entravées, niées, humiliées.

Face à cette réalité, nous n’avons pas le droit de détourner le regard.

La lutte contre le racisme et le fascisme ne saurait être dissociée de la lutte pour la justice sociale et pour l’égalité des droits.

En tant que syndicalistes, militant·es de Solidaires, nous savons que le projet de l’extrême droite est aussi un projet anti-social : briser les solidarités, opposer les travailleurs entre eux, affaiblir les conquis sociaux pour mieux asseoir la domination d’une minorité.

Nous savons que la division raciste sert toujours les intérêts des puissants.

C’est pourquoi nous devons, ensemble, combattre non seulement les actes et propos haineux, mais aussi les politiques qui les favorisent et les médias qui les propagent.

Il ne suffit pas d’espérer, il faut agir, ne pas laisser passer le racisme dans nos entreprises, entourage, collectivités… qui peut s’exprimer sous forme :

  • d’attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés ;
  • de comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…) ;
  • de violences physiques ;
  • de mode de fonctionnement qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination ;
  • de discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres, et se référant souvent à la science à cette fin.

Et aussi, marcher ensemble.

🗓 Le 11 mai à Villefranche, rejoignez la mobilisation contre le racisme, pour Aboubakar et pour tous ceux que la haine veut effacer.

Pour dire haut et fort que l’unité du peuple est le meilleur rempart contre les semeurs de haine.

La solidarité est notre arme.

Le combat est vivant. Ne laissons rien passer.

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